Le programme d’histoire moderne invite les candidats à réfléchir à une question d’histoire politiquelarge dans le contexte de la seconde modernité, au sein des monarchies française et britannique et dans leurs colonies américaines. Au milieu du XVIIe siècle, la France et les Îles britanniques (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande) voient émerger une nouvelle réflexion sur la nature, les moyens et les limites de l’autorité politique. En effet, les deux monarchies sont frappées par des épisodes de troubles et de contestations politiques au milieu du siècle qui soulèvent la question de la nature du pouvoir royal. C’est bienune réflexion sur la définition de l’État et les formes de son gouvernement qui s’ouvre alors et se prolongetout au long du XVIIIe siècle, selon des modalités différentes en fonction des cas considérés. Cettedynamique est au cœur de la question puisqu’il s’agit de comprendre comment le pouvoir était conçu et exercé dans les deux monarchies et dans leurs colonies jusqu’aux années 1780. Ce travail sur l’exercice du pouvoir et le pouvoir en exercice (gouverner et administrer) passe par l’étude des idées politiques –dominantes ou alternatives – et de leurs incarnations dans les formes de gouvernements, dans lesstructures de la vie politique à l’échelle nationale, mais aussi dans les provinces et dans les colonies. Il conviendra également d’étudier les rapports de pouvoir entre gouvernés et gouvernants, les pratiquestransactionnelles dans leurs différentes formes et l’expression des contestations politiques. Ainsi l’exercicedu pouvoir doit être envisagé non seulement dans une acception administrative, mais également dans unedimension dynamique intégrant les mutations des pratiques de l’autorité et les aspirations aux réformes.